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Les Sentiments du voyageur

Pierre Girard, Les Sentiments du voyageur suivi de Anges américains, textes choisis et présentés par Thierry Laget, éditions Fario, collection Théodore Balmoral, 2016.

Couverture Girard

De 1934 à 1954, Pierre Girard publie un millier de chroniques dans les journaux de Suisse. Il y aborde une infinité de sujets — tramways, concerts, parcs, caractère des jours de la semaine, rues et places de Genève, petits métiers, mésaventures de la monarchie britannique —, parlant surtout, comme il le dit, « des fleurs, de la grâce des enfants, des nuances du ciel, de la beauté des femmes ». Il y raconte, aussi, ses voyages.
Ce sont les récits de ces excursions que rassemble le présent volume : les étapes de ce périple conduisent leur auteur à Paris, où il fréquente Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud ou Jean Giraudoux ; sur la Côte d’Azur où, à la terrasse des cafés, il observe la civilisation des congés payés ; en Italie d’où il envoie des cartes postales d’une Venise « orientale et barbare » et de Naples sous la pluie ; en Allemagne où il observe la montée du nazisme ; aux États-Unis où il découvre, en 1935, une démesure à laquelle aucune de ses lectures ne l’avait préparé et qui lui inspire une prose rapide et rythmée.
En diligence, en autocar, en chemin de fer, en paquebot transatlantique, Pierre Girard entraîne son lecteur dans l’un de ces grands tours où le bonheur commence dès la gare. À chaque étape, il déploie son incomparable talent de portraitiste et de paysagiste, éclairé par la tendresse et l’ironie d’un moraliste. Ses chroniques sont bien plus qu’un témoignage sur son époque et sur la géographie du monde qu’il a parcouru : une œuvre de haute littérature.

Ce volume contient : Les Sentiments du voyageur, Quand fumaient les locomotives, Pluie à Cassis, Souvenirs d’Allemagne, Prière sur le Rialto, Anges américains.

Pierre Girard naît à Genève le 21 août 1892. Après des études inachevées au collège Calvin, il travaille dans une banque, mais rêve de poésie. Influencé par la lecture de Valery Larbaud — Les Œuvres complètes de A.-O. Barnatbooth, lues dès 1913, sont sa bible —, il publie, à Paris, à Genève ou à Lausanne, nouvelles et romans aux titres aussi cocasses que mystérieux : June, Philippe et l’amiral (1924) ; Lord Algernon (1925) ; Curieuse métamorphose de John (1925) ; Connaissez mieux le cœur des femmes (1927) ; La Rose de Thuringe (1930) ; Amours au Palais Wilson (1942) ; Monsieur Stark (1943) ; Charles dégoûté des beefsteaks (1944) ; Othon et les sirènes (1944), Le Gouverneur de Gédéon (1946), La Grotte de Vénus (1948).

En 1945, il dissout la compagnie d’agents de change qu’il avait fondée en 1935, pour se consacrer entièrement à l’écriture, aux billets qu’il publie dans la presse suisse romande, à des chroniques radiophoniques. Il meurt à Genève le 28 décembre 1956.

Le ciel est un grand timide

Thierry Laget, Le ciel est un grand timideéphémérides, éditions Fario, collection Théodore Balmoral, 2016.

Le ciel

La pluie, les gifles, la bicyclette, l’encre, Vivaldi et Marco Polo, Dickens et la sténographie, Chardin et les cerises, Follain et le rouge, l’étudiant de Constantin Verhout, Larsson et les bouleaux, Mozart à Stockholm, Toutânkhamon à Paris, les citrons, les tigres, les paons, le drugstore Saint-Germain, le Lake District, le testament d’Alfred Nobel, le cimetière de Bagneux, le trésor de Boscoreale, un ancien curé de Corrèze, New York, le canapé de Marcel Proust…
Thierry Laget, mémorialiste de sa propre vie et de ses pensées, comme Leopardi le fut des siennes dans son Zibaldone, nous livre, avec ces éphémérides, quelques points de sa triangulation sentimentale, dans leurs rapports avec la mémoire, le rêve, la littérature… Si les éphémérides sont des almanachs où bruissent « des voix qui se sont tues », grâce à ce livre, le lecteur feuillettera un quotidien aux paysages historiés, un calendrier aux heures ourlées d’or.